La tête de turc aujourd'hui, c'est l'arabe.
Les dessinateurs de presse se déchaînent, tous y vont de leurs caricatures stigmatisant la même communauté maghrébine. Il fut un temps où existait un fil rouge qu'évitait de franchir la presse libre et démocratique. Aujourd'hui, toute inhibition bue, au nom de Charlie, on patauge dans un humour nauséabond que seuls affichaient auparavant les canards de l'ultra droite. Décomplexée, la pseudo liberté d'expression se défoule avec pour cible toujours les barbus enfoulardés. Tournant en bourrique les djihadistes à deux balles, on reste autiste et méprisant à l'égard d'une communauté, finalement, la véritable perdante des attentats des 7 et 9 janvier. Les étudiants de confession musulmane avec lesquels je travaille, sont saturés du traitement médiatique et de l'instrumentalisation politique qui sont faits actuellement. Leur souffrance laissera des traces car ils se sentent encore plus rejetés qu'auparavant. Que l'on ne s'étonne pas après si certains partent se former en Syrie puis reviennent ensuite se faire exploser dans la foule. Au nom du sentiment d'humiliation, la vengeance est aveugle. La tête de turc aujourd'hui et plus que jamais, c'est l'arabe.