En une seule fois

Ca m’est tombé dessus d’un coup. Attendez que j’essaie de me remémorer le déroulement de ce bref instant.

Je regarde vers la fenêtre en direction du jardin et sans raison apparente, dans l’inexpliqué de la conscience, je me suis mis à penser à toi.

Et cette pensée s’est concentrée en mon esprit de telle façon que, en une seule fois, je pouvais te voir telle que je t’ai connue et telle que je t’aimais, souriante, apaisée, détendue, avec un sourire un rien malicieux, et deux yeux bruns, qui pétillaient en ces moments de plénitude, comme ceux de l’enfance qu’au fond de toi tu n’avais jamais vraiment quitté.

Par je ne sais quel mystère, j’ai progressivement redressé la tête vers l’immensité des cieux, qui pour l’occasion était d’un bleu léger et précieux comme l'esprit enjolivé par la majesté toujours renaissante des lieux.  

J’ai senti ta présence, vibrante, en ces brefs moments d’acuité, telle une venue surnaturelle, et celle-ci était chaude, rayonnante, bienfaitrice. J'étais heureux d’avoir ainsi de tes nouvelles, qui, si elles sont rares, en sont d’autant plus intenses.

Tu es vivante dans la mémoire de ceux pour qui tu as compté, et quelque part dans cette immensité, tu nous observes. Discrètement, tu envoies des signes que j’essaie de saisir,  comme lors de l'enchantement de ce moment à présent dissolu. Ca m’est tombé dessus d’un coup, en une seule fois. Que tu en sois remerciée.