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Le quart net de ma moitié
Le quart net de ma moitié
  • Isoler des mots, les transcrire, découvrir le sens au fur et à mesure de l'écriture, c'est un peu quitter le bateau avant qu'il ne prenne l'eau, c'est jouer avec des bouts de phrases. Libre propos au quotidien, parfois pertinent et souvent impertinent .
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Le quart net de ma moitié
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11 avril 2013

Le petit bezour

Par quel sort malicieux avons-nous échangé notre naturel pour cette attitude si convenue, où l'on semble avoir rangé la spontanéité à la consigne des objets perdus ?

Sur quelle étagère de l'oubli, la pensée alliée à la parole immédiate s'est-elle rangée pour prendre la poussière des années qui nous mène à l'âge des aînés et de ceux-ci à l'oubli ?

Est-ce pour donner l'exemple ? Mais de quel exemple s'agit-il ? Est-ce l'image de l'adulte qu'il nous importe d'inoculer à l'enfant ?

Est-ce pour donner le change ? De celui qui trouve de simples salutations s'arracher péniblement en quelques mots balbutiants et souvent gromelés, contraints et forcés.

Qu'avons-nous fait de cette spontanéité qui nous habitait dans le plus humble des échanges avec nos camarades de classes, dans nos jeux de rôles que l'on prenait à coeur sans jamais se prendre au sérieux ? De la marelle aux osselets en passant par touche-touche et cache-cache et puis à la famille reconstituée, "tu seras maman et je serai papa, mais qui sera l'enfant ?"

Spontané, jovial, le sourire toujours au lèvre, le goût de la cerise fraîche en bouche et jamais en panne d'un bonjour quand le hasard me faisait croiser l'élu de l'instant, la désignée du moment, la magie d'une rencontre,  simple question d'éducation sans doute: le petit saluait d'un "bezour"!

Aujourd'hui, je suis, par une bizarrerie de l'esprit, resté le même. Je me surprends toujours à dire "bezour" aux tristes individus croisés en nos hagardes quotidiennetés, certains me répondent, d'autres, nombreux, sont gênés de la situation ou trop occupés à penser à leur importance.

J'en suis parfois au point d'essayer de me réfréner, histoire de ne pas dénoter, de me sentir dans l'esprit de l'époque et de faire semblant de ne pas avoir saisi la poésie d'une rencontre, aussi anodine soit elle et toujours exceptionnelle.

C'est pourtant extraordinaire la vie parmi les gens, on a toujours envie de leur poser des questions, d'en savoir plus sur leurs vies, leurs joies, leurs peines, leurs envies, et de communier l'inexpliqué de nos présences en ces lieux.

 

 

 

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