La plante et le cerveau

Une vue empressée sur la lumière d’une âme. 

La seule à-même de tout faire fi, la seule à même de le faire rire.

Rire aux éclats pour repousser d’obscurs nuages,

sombres desseins sinistres ;

quand  il eût mieux valu tourner la page, fermer ce livre.  

Le livre du souvenir, l’ouvrage de l’esprit.

Celui d’une mémoire forte dont rien ne s’efface.

Tel ce passé qu’on voudrait voir mourir, disparaître,

se perdre au loin pour que dans l’instant et

pour l’éclat de cette femme, on s’éveille serein, apaisé,

libéré de la moindre lourdeur des pensées antérieures.

Là où s’écrit une vérité, impression fugace mais pregnante,

se fane feuille par feuille,

une plante desséchée,  qui expire. 

Y courtise aussi un cerveau d’aveugle en nage,

surmené par trop  d’ouvrages. 

Ainsi la vie de ce  couple incongru,  

visible derrière une vitre au dernier étage

d’une bâtisse  quelconque en un lieu indéfini.

Il gît ainsi dans la fureur de son message,

sans personne comme témoin pour le retenir,

en  comprendre le sens,

car seul demeure l’oubli en héritage

car seul demeure le futur tel une vanne.