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Le quart net de ma moitié
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  • Isoler des mots, les transcrire, découvrir le sens au fur et à mesure de l'écriture, c'est un peu quitter le bateau avant qu'il ne prenne l'eau, c'est jouer avec des bouts de phrases. Libre propos au quotidien, parfois pertinent et souvent impertinent .
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Le quart net de ma moitié
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23 juin 2013

Chronique d'une invariance: Des impressions vagabondes sur un pays qui change (partie 1)

Voilà plusieurs années qu'il parcourait la Roumanie d'est en ouest et du nord au sud.

Il s'y était rendu pour la première fois peu après le coup d'Etat de décembre 1989 afin de réaliser un reportage sur Bucarest, sa place de l'Université et ses martyrs. Il avait aussi assisté à la première marche des mineurs, instrumentalisée par le nouveau pouvoir en place.

Il y avait interviewé des étudiants, des intellectuels tels que Ana Blandiana et Corneliu Coposu. Il y avait aussi rencontré de simples quidams, tous témoins d'un mensonge qui était en train de se jouer et qui ne trompait déjà plus personne. Il avait sympathisé avec eux, partagé des verres de tsuica et communié pour un avenir meilleur.

Il y était retourné en mars 1990 pour couvrir le conflit - autre mensonge médiatique - entre les magyars et les roumains à Tirgu Mures. A cette époque, on parlait déjà d'éclatement dans les Balkans, de guerre qui se préparait en Yougoslavie.

Certes, on voyait des drapeaux roumains qui confortaient le politique dans sa certitude d'avoir raison, certes des agitateurs nationalistes s'égosillaient pour rappeler un vieux contentieux territorial et marteler "Romania Mare" grande Roumanie".

Lui, il se souvenait surtout de l'orchestre philharmonique de cette ville au coeur de la transylvanie, qu'il avait découvert à l'initiative de son logeur hongrois, et qui réunissait des musiciens virtuoses tant roumains que hongrois ou tsiganes, unis et indissociables tels les notes de la gamme, par une musique universelle, portée et transcendée par la Culture dans sa richesse multiple et variée.

Cette culture, qui par essence, supplante de très haut toutes ces lamentables querelles politiciennes, ces stériles et prosaïques théories sur l'économie planifiée ou l'économie de marché; ces mensonges que l'on érige en vérité un peu partout pendant que 40.000 enfants meurent chaque jour de manultrition dans le monde...

Quel plus beau pied de nez au nationalisme de tout bord, que ces musiciens virtuoses, dont le brassage ethnique, la conjonction de tous ces talents,  généraient une musique tout simplement prodigieuse.

(Première parution dans le Graiul Maramuresului, mars 1997).

 

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