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Le quart net de ma moitié
Le quart net de ma moitié
  • Isoler des mots, les transcrire, découvrir le sens au fur et à mesure de l'écriture, c'est un peu quitter le bateau avant qu'il ne prenne l'eau, c'est jouer avec des bouts de phrases. Libre propos au quotidien, parfois pertinent et souvent impertinent .
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Le quart net de ma moitié
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19 février 2013

Alfred Machin, l'enfant qui ne voulait pas grandir.

Alfred avait touché le toit de l'Univers, d'un mouvement brusque et impatient. 

Plusieurs étoiles -étaient-elles des milliers ?- tentèrent bien de l'en empêcher mais finirent par s'accrocher à sa frêle silhouette, en riant tout en scintillant dans le ciel, sur sa voie lactée, désormais tracée.

Et Alfred, pauvre de lui, ainsi enrichi, dominait l'oubli tout en brillant de l'effort consenti, si rapide et réussi. Coup de maître, trait de génie.

Il échappait en une fois, à toutes ces veules conditions qui font trimer les hommes et tous ces braves innocents qui portent sur eux le poids d'amères existences.

Il ne souhaitait pas baigner dans cet océan glorieux des courants rivaux qui s'affrontent en fatales concurrences. Des vents plus glorieux eurent tôt fait de l'emporter au large de pareilles certitudes, de sinistres servitudes.

Et c'est ainsi qu'il allait flotter longtemps dans l'azur infini; sans entrevoir le moindre ilôt de roches où glisser le pied, s'écorcher la main, se rompre les os et s'ouvrir les veines.

Il s'échinait à éviter de s'échouer. De toutes ces sombres et sanglantes destinées du plus humbles des humains par avant

rencontrés. Il humait les embruns qui stimulait sa jactance imperméable à la sobre et cruelle raison. Il  criait à son âme flétrie: "la vie se vit dans l'enfance puis se fuit, la vie sévit dans l'intant puis se vide dans l'ennui". 

Soudain, quand le vague à l'âme le surprenait,  il repensait à ce qui lui manquerait à jamais:  le sein apaisant et charnu, opulent et laiteux de la mère Nature, qui console et rassure. 

Il ne voulait pas croire en la parole grise et solennelle du tribun du mortels. Il faisait fi des conseils lugubres de redescendre sur terre, et poursuivait son rêve quand bien même il était seul à  s'obstiner. Alfred ne voulait pas grandir. Il

s'arrêta de respirer peu à peu. Car si haut, l'air finit par manquer. Alfred Machin dans les étoiles demeurait un enfant de l'Eternel.

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