Pierre d'achoppement
Finalement, que puis-je en penser ?
Difficile de se faire une opinion dans cette course qui m'occupe. Le quotidien me happe, et le regard sur les choses se révèle distorsion. Distorsion qui ne permet pas de cerner l'essentiel de l'accessoire. Pour peu qu'une différence existe.
Créer c’est construire et cela pourrait être un exutoire, la raison récurrente qui porterait ce poids, celui d'une existence; un peu comme le vent dans la chanson de Noir désir.
Et quand j'écris construire, c’est se développer humainement, travailler ses sens en s'élevant.
Finalement, ce pourrait être une forme de spiritualité à révéler toujours plus.
Que puis-je penser de cette quête qui se perpétue et s'accentue comme institutionnalisée ? Toujours plus d'avoirs hypothétiques et de moyens appropriés. Tel est le prix à payer de notre passage en société. Le matériel prime, c'est un fait et ce qui est mal acquis n'est-il pas acquis quand même. Et puis, celui qui possède à ses raisons faites d'une forme d'hystérie de l'acquisition. Le bien-être est une chose si relative.
Que n'a t'on pourtant ergoté sur cette inanité qui nous occupe à vouloir toujours plus. Une simple attention portée sur autrui et un frisson m'habite. J'ai du mal à cerner l'essentiel de l'accessoire. Je continue les yeux fermés.
Finalement, que puis-je en penser ?